La meuf que tu gardes sous le coude
La meuf que tu gardes sous le coude, c'est un peu ton issue de secours, ton parachute de sécurité, la roue dans le coffre de ta misère sexuelle passagère. Tu la vois comme une valeur sûre en cas de baisse du cours des bourses (pas celui du CAC 40), une solution de repli, un moyen d'éviter la disette pénienne.
La meuf que tu gardes sous le coude, tu l'aimes bien parce que tu sais qu'elle t'aime (bien) et qu'elle répondra toujours présente à n'importe quelle heure du jour et de la nuit pour satisfaire tes envies de dernière minute, combler un trou (sic) dans ton emploi du temps de mâle alpha quand tes favorites ne répondent pas à l'appel, ou quand tu es trop bourré pour bien baiser une inconnue.
Mais ça, elle ne le sait pas. Elle est tellement aveuglée par l'attention que tu lui portes qu'elle ne se rend même pas compte que tu la tiens par le bout du nez des seins. Elle ne décèle pas à quel point tu lui manques de respect, à quel point elle est à ton crochet (pour les puristes, cf. l'épisode 16 de la saison 5 de How I met your mother, "Hooked").
Tel un matou administrant des petits coups de griffes à une souris, faisant durer le plaisir de la torture, tu trouves ton compte dans ce petit jeu malsain, jusqu'au jour où elle ne répond plus à tes messages éthylés de 3 heures du matin.
Jusqu'au jour où elle trouve enfin quelqu'un qui la mérite, et que tu réalises finalement qu'elle te manque, et pas que sexuellement. Ses éclats de rire, sa façon de te servir une bière quand tu débarquais chez elle au milieu de la nuit, vos discussions enflammées sur le G20 ou le mouvement vegan, sa petite fossette gauche qui s'animait lorsqu'elle te regardait avec ses yeux d'ocelot après l'amour que tu lui faisais souvent mal.